L’ Armagnac aux accents américains

Après que les Hollandais ont stimulé l’essor de l’Armagnac au XVIIè siècle[1] en s’y approvisionnant, c’est au tour des Américains, par un concours de circonstance historique, d’asseoir encore plus son développement à l’échelle internationale.

Ce furent les Hollandais qui, les premiers, pour contourner le monopole des Anglais sur les vins de Bordeaux, investirent dans l’Armagnac pour s’en assurer un approvisionnement continu et qualitatif.

C’est toujours grâce aux Anglais, ou plutôt malgré eux, qu’un siècle plus tard, l’Armagnac connaît un regain de popularité, cette fois en dehors du continent européen, puisque c’est outre-Atlantique, en Amérique du Nord, que l’Armagnac poursuit sa conquête du monde.

En effet, la fin du XVIIIème siècle est marquée par la confrontation meurtrière entre les Anglais et les colons installés en Amérique du Nord. Ainsi l’année 1775 marque-t-elle le commencement de la guerre d’indépendance américaine (1775-1783).

Usés par l’emprise et les privilèges que s’auto-accordent les autorités Britanniques, asphyxiés par les taxes démentielles qui leur sont imposées, les américains décident soudainement de déclarer leur déclarer la guerre. S’ensuivent donc des combats meurtriers.

Sur les champs de bataille, les soldats américains puisent leur réconfort au fond de leurs bouteilles d’eau-de-vie. Mais que trouve-t-on dans ces bouteilles ? Nul Whisky ou Cognac, spiritueux fétiches de leurs ennemis, ne vient combler ces bouteilles si prisées sur les champs de bataille. Hors de question d’en ingurgiter la moindre goutte !

Ils jettent alors leur dévolu sur l’Armagnac, dont l’épisode « hollandais » a contribué à accroître et améliorer encore la production. Un choix heureux puisqu’à l’issue de la guerre en 1783, les Américains obtiennent enfin leur indépendance. En Armagnac, on aime à croire que l’on n’y est pas pour rien !