L'eau à la bouche

Déguster l’Armagnac est une expérience riche en sensations. D’abord on admire, puis on respire et enfin on savoure. En bouche, l’Armagnac caresse le palais et offre un ballet de sensations qu’il faut savoir interpréter pour saisir son caractère unique.

Après avoir longuement respiré les effluves parfumés qui s’échappent du verre [1], observé la lumière et la danse de sa robe dorée, voici venu le temps de goûter l’Armagnac.

La première mise en bouche est une rencontre timide. Une fine gorgée suffit pour chatouiller le palais et laisser les senteurs s’exprimer et apprivoiser les papilles. On apprend à se connaître. À la deuxième mise en bouche, on dompte l’eau-de-vie et on commence à décrypter les différentes sensations de palais.

En bouche, le contact avec les tissus provoque différentes sensations. Si l’Armagnac se fait doux et moelleux, c’est la rondeur qui domine. En revanche lorsque les tanins du bois prennent l’ascendant, l’astringence de l’eau-de-vie s’exprime.

L’attaqueest souvent douce puis l’eau-de-vie devient progressivement plus chaleureuse. La suavité de l’alcool et les arômes fondus des tanins du bois apportent de l’onctuosité et atténuent la force de l’alcool pendant la dégustation de l’Armagnac.

Les arômes se déploient avec plus ou moins d’amplitude et de volume selon l’âge de l’eau-de-vie. C’est à cet instant que la palette aromatique se dévoile pour mettre à nu le caractère de l’eau-de-vie.

Bouquet et queue de paon

La persistance dubouquet prolonge le rendez-vous. L’eau-de-vie prend le temps de marquer les esprits. La longueur affirme la qualité de l’eau-de-vie. La finale idéale, offerte par les Armagnacs de grande ampleur, est une finale en queue de paon. Instant magique où l’éventail des parfums se libère dans une parfaite harmonie.