Pour l’éternité

Fruit d’une seule année de récolte, les millésimes sont le témoignage de ce que la Gascogne peut offrir de plus mémorable.

Véritable rareté dans le monde des spiritueux, un Armagnac millésimé est la célébration d’une année  de récolte exceptionnelle liée à des conditions climatologiques particulièrement propices.

A la différence des assemblages qui racontent plusieurs histoires, celles de chacune des eaux-de-vie qui entrent dans la composition du nectar, le millésime fixe dans la mémoire du produit les périples et les secrets d’une seule année.

La réduction alcoolique des millésimes n’est pas toujours appliquée car l’humidité élevée de certains chais permet d’obtenir des eaux-de-vie dont le degré alcoolique est compris entre 40 et 48 % vol. Ces armagnacs peuvent être commercialisés à leur degré naturel de vieillissement, ils sont alors qualifiés de « brut de fûts ». Preuve que la patience est une vertu.

Le paradoxe 1893

Aucun classement des millésimes n’existe mais 1893 apparait comme le millésime le plus légendaire. Sûrement car il incarne un paradoxe à lui tout seul. Cette année-là, les trois quarts du vignoble gascon sont ravagés par le phylloxera et autres champignons parasites issus de vignes introduites sans précautions sur le territoire. C’est la désolation pour les producteurs. Cependant, les rares eaux distillées sont d’une exceptionnelle qualité dont on reparle encore aujourd’hui.

D’autres années ont également marqué les esprits tels que 1904, 1966, 1973, 1979, 1982 et 2000. Autant de cadeaux de la nature…