Qui veut la peau du baco ?
Le baco est l’un des quatre cépages majeurs qui composent le vignoble armagnacais. Reconnu pour sa robustesse, il est le seul cépage hybride autorisé dans une AOC.
Reconnu comme l’un des meilleurs cépages du vignoble gascon, l’histoire du baco est riche en rebondissements.
Inventé en 1898 par l’intuitif François Baco, instituteur landais et autodidacte pragmatique, il domine l’encépagement du Bas-Armagnac grâce à son excellente synergie avec les sables-fauves, sols argilo-siliceux du terroir.
Pour lutter contre le perfide phylloxera, un puceron hargneux qui ravage les vignes à la fin du XIXe siècle, François Baco expérimente le mariage de divers plants pour accroître leur résistance. Classés par rang et numéro de place dans le rang, il remarque les grandes qualités du 22e pied de la rangée A, d’où naîtra l’appellation baco 22A.
La défense farouche d’une exception
Ce cépage robuste, né du croisement d’un cépage autochtone, la folle-blanche, et d’un cépage américain, le noah, demeure une exception dans le monde du vin. Il est seul cépage hybride producteur autorisé dans une AOC. Doté d’une grande fertilité qui lui permet de résister aux gelés tardives du printemps et aux orages estivaux violents, il est à l’origine de la renaissance de la viticulture en Gascogne.
Tout faillit basculer lorsqu’en 1990, l’INAO, Institut national de l’origine et de la qualité, eut le projet de vouloir exclure le baco de l’encépagement d’appellation. Il aurait dû être définitivement retiré en 2010, si la fronde de producteurs opiniâtres et tenaces, soutenus par l’interprofession, n’avait permis sa réhabilitation légitime. En effet, toute la profession a mis en avant autant ses qualités organoleptiques, faites de rondeur et de riches arômes de fruits cuits, que ses atouts environnementaux, puisque ce cépage très résistant nécessite quasiment deux fois moins de traitements phytosanitaires qu’unedémarche de lutte raisonnée sur les autres cépages.
Les inconditionnels du baco, qui apprécient ses vertus sur les longs vieillissements et sa rondeur réputée, affirment qu’il est le seul à pouvoir assurer la pérennité de l’Armagnac. Il est à lui seul une signature revendiquée du patrimoine gascon.
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