Craft [ˈ'kra:ft]

Dans l’univers des spiritueux, le craft n’est pas qu’un anglicisme ; c’est un état d’esprit. Traduction du terme « artisanat », il désigne une tendance à l’authenticité et à la transparence, où retour aux sources et attachement local ont de plus en plus force de loi. L’impulsion est donnée par les amateurs américains de bières, dans les années 1940. Alors que la prohibition paralyse la plupart des brasseries, certains beer-geeks* investissent leur garage et élaborent leur propre bière, jusqu’à en faire leur métier. Le succès est tel que la tendance artisanale s’étend aux distilleries et au monde des spiritueux, au-delà des frontières américaines.

Résumé en une phrase, le craft désigne un travail manuel, fait par des passionnés indépendants, à partir d’une matière première naturelle et locale. La définition est évocatrice ? C’est normal, elle est aussi celle de l’Armagnac. Car si les Etats-Unis sont historiquement considérés comme le chef de file de cette révolution, le craft se cache depuis toujours dans l’âme du nectar gascon. C’est d’ailleurs le secret de son charme.

Chaque bouteille d’Armagnac révèle ainsi le caractère et la créativité de celui qui l’a élaborée. Selon un travail aussi artisanal qu’artistique, les hommes et les femmes se dédient passionnément à la tâche. C’est en ça que l’Armagnac est précieux et se distingue aux yeux des consommateurs noyés dans l’océan des spiritueux. Le déguster, c’est se souvenir des larmes de la sève en voyant celles qui perlent sur les parois du verre, c’est sentir le bois se courber sous la main du tonnelier pendant que celle du distillateur frôle le cuivre de l’alambic, c’est voir le vigneron s’incliner dans ses vignes et imaginer le regard bienveillant du maître de chai sur ses pièces. Fait main et maison, l’Armagnac rassure parce qu’il est issu de la passion des artisans qui, année après année, bouteille après bouteille, l’élaborent avec une fidélité sans pareille, authentique et sincère.

*férus de bière

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